𝗧𝗵𝗶𝗲𝗿𝗿𝘆 𝗖𝗮𝘀𝗮𝘀𝗻𝗼𝘃𝗮𝘀 𝗮𝗿𝗿𝗲̂𝘁𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝘃𝗶𝗱𝗲́𝗼𝘀. Mais que va devenir sa chaîne Youtube réunissant près de 700 vidéos et plus d’un demi million d’abonnés ? Révélations et conjectures dans ce billet …
Un nouveau palier vers la dérive sectaire classique a été franchi mardi lorsque Thierry Casasnovas a fait une courte vidéo, et l’a adressée uniquement aux abonnés de son magazine payant, pour leur expliquer qu’il allait arrêter Youtube.

Une information réservée à ses plus fervents soutiens donc, qu’il a même effacée des groupes d’échanges dans lesquels elle avait fuitée. Preuve d’une forme de double discours : celui destiné au noyau dur ayant déjà fait un acte d’achat, et celui offert au reste de son public.
Arrêter Youtube signifie qu’il est désormais en capacité de se passer de cette formidable vitrine gratuite qui lui permettait depuis 10 ans de toucher une vaste audience et donc de capter de nouveaux clients potentiels. Il doit maintenant disposer d’une mailing list assez impressionnante, et prétend avoir 13 000 abonnés à son magazine papier vendu 15 euros le numéro bimestriel. Sans parler des stages et des formations payantes. On vous laisse faire le calcul.
Dans l’interview que nous avions accordé à Guillaume Gendron pour Libération, nous nous étions déjà inquiété du possible glissement d’une forme sectaire 2.0 à une structure beaucoup plus classique.

Aujourd’hui, sa chaîne Youtube est devenue une sorte de boulet le ramenant à ses actes et à son discours passés, l’exposant inexorablement aux critiques. La nécessité de s’en délester pour pouvoir continuer tranquillement ses affaires se faisait de plus en plus pressante.
Mais ce corpus est un pilier. D’abord pour sa légende (preuve de l’efficacité de sa méthode). Et dans l’adhésion des sympathisants qui aiment se replonger dans les anciennes vidéos à la recherche de conseils sur les problèmes de santé spécifiques qui les préoccupent aujourd’hui. Les vidéos de Titi, c’est un peu les Saintes Écritures, on y trouve toutes les réponses. Les coachs les envoient aux personnes à la recherche de conseils de santé comme votre médecin vous prescrit une ordonnance.

De plus, il assure partout qu’elles ne représentent aucun danger. Il ne peut donc pas supprimer sa chaîne. Et encore moins le justifier auprès de ceux qui l’écoutent sans une profonde remise en question à la fois de son discours et de ses méthodes, en reconnaissant leur dangerosité.
Ce 15 avril à 20h, Thierry Casasnovas a décidé d’héberger sur sa chaîne le direct de L’info en questions, une émission hebdomadaire réunissant Jean-Jacques Crèvecoeur, Tal Schaller, Salim Laïbi, Chloé Frammery, Ema Krusi et bien d’autres désinformateurs en chef de la toile.
Sauf que depuis des mois, cette émission est systématiquement la cible de la modération de Youtube. Les propos des invités sont incompatibles avec ses conditions d’utilisation puisqu’ils y propagent des hypothèses fumeuses à base de de 5G, de vaccins tueurs, et de nanoparticules. C’est dans cette émission que Tal Schaller s’était par exemple appuyé sur une lettre envoyée depuis l’au-delà par JFK pour expliquer la crise du Covid-19.
Nous avions d’ailleurs réalisé une petite compilation de quelques propos ahurissants entendus dans ce format très partagé dans les sphères complotistes. (Attention, ça décoiffe)
Ces directs sont donc aujourd’hui rapidement strikés par Youtube, et les chaînes qui les hébergent se retrouvent très vite fermées. C’est ce qui est arrivé aux participants de cette émission qui sont désormais des persona non grata sur la plateforme. Depuis plusieurs mois, ils ne parviennent plus qu’à diffuser l’émission sur Facebook ou sur la chaîne privée de Crèvecœur. Mais des petites chaînes fantômes tentent de les faire apparaitre sur Youtube en rusant les robots de détection par ce genre d’astuces.
Thierry Casasnovas n’ignore pas cette réponse presque automatique de Youtube, ayant lui-même reçu un avertissement pour avoir encore invité Crèvecoeur récemment. Il sait parfaitement ce qui arrive aux chaînes tendant le micro à ces personnes ou hébergeant l’Info en questions.
Vous êtes peut-être vous-mêmes parvenus à la même hypothèse que nous…
Et si Thierry Casasnovas avait trouvé là le moyen idéal de régler le problème de sa chaîne sans endosser la responsabilité de sa suppression ?
Mieux encore, en s’offrant par la même occasion le luxe de la victimisation. De quoi asseoir encore considérablement son statut de martyr et de résistant face au système.
“Le pauvre enseignant de santé, autodidacte, partageant sa vision de la physiologie humaine, censuré par le géant Youtube parce qu’il dérange les puissances financières et pharmaceutiques…” Le refrain est probablement déjà prêt à être diffusé sur ses nouveaux canaux restreints. De quoi renforcer l’adhésion de ceux qui étaient déjà tombés dans les mailles du filet. Et surtout, de quoi tous nous inquiéter.